[ Légende ] Narras, le cheval de feu

Nárras


Il y a de cela un à deux siècles, alors que le Soleil éclairait de sa chaude beauté les gigantesques arbres de la Grande Forêt en cette saison du Zénith, un jeune elfe avait décidé de faire une escapade vers les Plaines au Sud, dans les environs de Havrebois...

Il avait emprunté des sentiers secrets pour se rendre rapidement jusqu'à la Clairière de la Grande Forêt et avait emprunté la route pavée... Il avait marché joyeusement durant près d'une heure, savourant les plaisirs que lui offrait cette chaude saison et le plaisir de braver l’interdit de sortir du royaume elfe.

Tout à coup, le chemin passa en bordure d'une forêt qu'il n'avait jamais visitée. Sa grande curiosité le fit sourire et il décida, malgré le Soleil qui avait, depuis un certains temps, passé au Zénith, de s'aventurer dans la Forêt...
Il y gambada joyeusement, communiquant avec les animaux et en savourant les merveilles que lui offrait cette magnifique forêt.

Après un moment, il décida de retourner chez lui, mais ne savait plus exactement quel chemin il avait emprunté pour s'y rendre...
Il chercha alors, mais ne trouva pas de sentier quelconque, ni même de trace qui pourrait le mener vers la clairière.

Un elfe normal aurait très bien pu communiquer avec les arbres, qui lui auraient indiqué la sortie avec plaisir, mais le jeune Elwë n'avait pas encore tout à fait développé ce pouvoir réservé aux êtres de sa race. Une angoisse le gagna, lui faisant perdre le calme qu'il avait gardé jusqu'à maintenant.

Soudain, la forêt perdit brusquement son magnifique éclat argenté, ce qui signifiait que le Soleil était disparu de l'autre côté des Grandes Montagnes de l'Est. Elwë tentait de regagner la route pavée, ou du moins la clairière de la forêt, mais en vain...

Tout à coup, il sentit la terre vibrer, puis des bruits sourds : des pas humains... Lourds. "Des orcs ?" pensa Elwë, alors que la peur renforçait son empoigne sur le jeune elfe. Au même moment, il vit une large silhouette passer près de lui, suivi de deux autres créatures. Des orcs !

Elwë, en tentant de fuir, attira l'attention des monstres et ceux-ci dévièrent leur trajectoire en sa direction. Le petit elfe, recula, alors que le plus grand des orcs s'approchait de lui, poussant un grognement long et menaçant. Elwë se mit à trembler ; les horribles pensées qui traversèrent son esprit l'horrifièrent tant qu'il ne peut arrêter cette larme d'innocence rouler sur sa joue.

L'elfe reculait lentement, puis perdit pied sur une racine, pour tomber contre le bas d'un arbre, alors que les brutes s'approchaient toujours, dégainant de longs objets métalliques qui étaient, sans aucun doutes, leurs armes.
Le jeune elfe était perdu. Dans ses pleurs enfantins, il ferma les yeux et attendit la mort, bravement. Soudain, le sol se remit à trembler. Pourtant, les orcs s'approchaient plutôt lentement. "Ce doit être le reste de la troupe" songea le jeune elfe.

Il entrouvrit les yeux, abaissant doucement la tête, apeuré puis fut aveuglé par une vive lumière qui s'approchait. Les sourds pas qu'il entendit se transformèrent alors en galop, et les pensées de l'elfe furent confirmé par le fier hennissement d'un cheval.

Une voix résonna dans la tête du jeune elfe, sans que ce dernier ne puisse reconnaître la masculinité ou la féminité de cette étrange voix, qui disait : "Monte sur mon dos, petite créature".
Les orcs reculaient devant la vive lumière que dégageait l'étrange créature qui s'était interposé entre l'elfe et les orcs.

C'était tout simplement magnifique. Un grand cheval portant un air fier et brave, duquel jaillissaient de puissants feux poussa un hennissement en se levant sur ses deux pattes de derrière, faisant reculer davantage les monstres qui allaient mettre fin aux jours du jeune Elwë. Le cheval arborait une crinière flamboyante ainsi qu'une longue queue de flammes et dégageait une puissante aura, rendant sa présence plus que sécurisante.

Elwë eut une légère hésitation, mais cette étrange voix qui résonnait dans sa tête le convaincu et le jeune elfe monta en un saut sur le grand cheval. Il ressentait une puissante chaleur, mais celle-ci ne le brûlait pas, elle le sécurisait, le réconfortait, l'apaisait...
Il s'accrocha à la magnifique créature, qui se retourna en quelques majestueux pas et d'un puissant coup de sabot, assomma le plus grand des orcs. Les deux autres, effrayés, fuirent alors en jetant leurs armes.

L'elfe sourit, soulagé, alors que sa monture se mit à galoper agilement dans la forêt. Le cheval traversa la pleine pour se rendre jusqu'à la Grande Forêt et s'arrêta à proximité d'un village elfique. La voix sécurisante se remit à résonner dans la tête de l'elfe :

"Je suis Nárras, le cheval de feu. Je t'ai sauvé la vie et je devine ta reconnaissance. En retour, je t'en prie, protège à ton tour le noble Peuple Elfe. Que la sagesse soit avec toi, jeune Elwë... Va, maintenant, tes proches t'attendent... "

L'elfe descendit et fit ses adieux au mystérieux cheval. Il lui lança un dernier regard, empli d'émerveillement, alors que celle-ci disparaissait dans la nuit...

On raconte que Nárras galope encore et toujours sur les terres d'Ideo, propageant la lumière et la bonté, sauvant les vies en détresses. Selon la légende, seul un être possédant un coeur bon et juste peut approcher la monture de feu, et celui qui réussit à chevaucher la créature mythique est ou sera un grand héros...